Songtext zu Hoda et la colombe.
Une colombe blanche, en un jardin de roses,
S'ennuyant sur sa branche, en un parc de Shiraz,
Vit passer une brune, à chevelure ardente,
Hoda, la grande brune, fierté de l' Iran.
La colombe atterrit au bord de la fontaine,
Là où s'était assise Hoda, comme une reine,
Hoda, la rose brune, Hoda aux clairs yeux bruns,
Hoda, le grand lys sombre au jardin iranien.
Qui peut jamais savoir ce qu'oiseau dit à femme ?
L'oiselle se plaignit : Je ne veux plus être une
blanche et falote tache, semblable à la lune,
Qui trop faiblement luit contre le ciel bleu clair,
Je veux avoir un plumage aux couleurs altières,
Le noir de l'uniforme m'offrira prestige
Et le marron me donnera fières rémiges.
On voit comme les hommes d'ici, d'Ispahan,
ou d'ailleurs sont charmés par ton teint séduisant.
Ah, ne veux plus rester une pâle colombe!
Hoda, donne-moi ta si belle couleur sombre !
Oui, je veux m'embrunir, car je veux plus séduire,
Comment font tes longs cils aux battements graciles
pour flotter, plus légers encore que mes ailes ?
Ah, je voudrais changer pour eux mes plumes belles !
Et quand à tes paupières, moi, je les jalouse
Nul n'a vu fleur plus fine aux fêtes de Norouz.
Qui peut jamais savoir ce qu'oiseaux, femmes disent ?
Hoda dit à l'oiselle : es-tu donc malheureuse,
de filer dans le ciel, la lumière radieuse?
Blanche comme Bételgeuse, lointaine étoile?
Claire comme la Voie Lactée et son long voile ?
Tu portes sur ton corps la gloire des diamants
Qui brillent dans la nuit, si blancs, éperdument..
Moi, me morfonds souvent de mes cheveux châtains,
Je regarde la lune, parfois, le matin.
Je voudrais son teint blanc, son astrale pâleur!
Mais je dois rester brune et c'est là mon malheur !
Ne sois pas triste, oiseau ! Nul n'y peut rien changer.
Personne ne peut trop au destin déroger.
Ainsi parlaient la femme et la colombe ensemble..
Qui peut savoir ce qui femme et oiseau rassemble ?
Hoda toucha du doigt le corps de la colombe.
Une plume brunit, pour la joie très profonde
de l'oiseau qui, depuis, chante un chant singulier:
Hoo- da hoo -da, s'entend parfois dans les lauriers.
Quand Hoda se promène et se sait remerciée
Qui peut savoir ce qu'oiseaux racontent aux dames ?
C' est un secret complet et interdit aux hommes .
Entre femme et oiseau, rien n'est jamais frivole,
Ils ont leur monde propre et rempli de symboles.
Un autre soir, Hoda parla au rossignol,
Mais seul le crépuscule entendit leurs paroles.
Hubert Clos Lus - Hoda et la colombe. Songtext
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