Songtext zu Les yeux de Bahareh.
Les yeux de Bahareh sont si profonds et beaux
Que quand l'aube apparaît, portant son clair flambeau,
Elle y plonge et s'y mire, et sombre et s'émerveille
Perd jusqu'au souvenir de son père Soleil,
Et veut accaparer l'éclat de ces yeux pers
Cet éclat qui lui manque, ce ni bleu ni vert
Infini des calanques, nuancé de verre.
Les yeux de Bahareh sont si beaux que pour elle
L'aurore a renoncé à se faire plus belle.
Les yeux de Bahareh sont si grands que s'y perd
Dans leur bleu damassé l'immensité du ciel.
Et un coeur, et un coeur..O, que pourrait-il faire
Dans si belle couleur, si ce n'est sombrer
Lui aussi ? Tel ce peintre voulant capturer
Le fluide des teintes, cherchant à parfaire
Leur marine verdeur, qui faillit s'y noyer ..
Et mon coeur, et mon coeur, O, voudrait essayer
De suivre la lumière et le peintre, avec eux
S'engloutir sans retour dans leur si riche eau bleue.
Les yeux de Bahareh sont si beaux et profonds
Que quand l'aube apparaît, sa lueur se confond
Tant avec ces yeux purs qu'alors, par désespoir,
Même le point du jour en perdrait la mémoire.
Un jour où, dans les nues, sur l'établi, les anges
En étaient parvenus, dans l'art de la cisèle,
Au blanc parfait, un bout, par le jeu d'un coup d'aile
En tomba sur sa joue, imprégna son visage
Qui, dès l'instant en prit ce léger ton diaphane..
Et qui a fait, depuis, resplendir la Persane..
Dans cet écrin de blanc, dans cette soie divine
Ses yeux s'ouvrent, miracle ! Voici qu'on devine
Deux perles chrysocale au délicat apprêt,
Joyaux étincelants- les yeux de Bahareh.
!
Si la femme a souvent les plus beaux yeux du monde,
S'ils ont courbes savantes d'amande ou bien rondes,
C'est qu'ils sont un doux songe, un calcul, par essence,
C'est le travail des anges avant la naissance.
Les yeux de Bahareh, dans sa face inclinée,
Evoquent deux diamants qu'on peut s'imaginer,
Déroulant sans arrêt le fil de leur eau pure,
Faisant rutiler dans leurs fines ciselures
L' or que le soleil met dans les grands cieux persans.
Quel homme vit jamais pareille nitescence?
O, ces yeux, O ces yeux, aux lueurs souveraines !
Précieux, précieux, précieux, d'opale et d' obsidienne
Tes yeux, tes yeux, tes yeux ! O sublime Iranienne !
Hubert Clos Lus - Les yeux de Bahareh. Songtext
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